Le Sénégal envisage la prochaine étape du développement offshore après la première production de pétrole
Le Sénégal a commencé à produire du pétrole dans le premier champ pétrolifère offshore du pays - le projet Sangomar - en juin 2024. Cette étape marque le début d'une ère de transformation pour le secteur énergétique sénégalais et, en plus d'ouvrir de nombreuses possibilités de croissance économique et de développement social, devrait attirer une nouvelle série d'investissements dans les blocs offshore du pays.
Sangomar : Un catalyseur pour la croissance économique
Le projet Sangomar est mené par la coentreprise Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Deep Offshore (RSSD), qui comprend la société énergétique mondiale Woodside Energy en tant qu'opérateur avec une participation de 82 % et la société pétrolière nationale sénégalaise Petrosen avec une participation de 18 %. D'une superficie de 400 km² et d'une profondeur d'eau de 700 à 1 400 mètres, la phase 1 du développement du champ Sangomar a une capacité de 100 000 barils de pétrole brut par jour. Le projet, d'une valeur de 5,2 milliards de dollars, comprend 23 puits, et la coentreprise RSSD s'apprête à forer le 24e puits de production au cours de la campagne actuelle.
En raison de la nature exportatrice du projet, Sangomar devrait générer des revenus substantiels pour le pays. Grâce aux devises générées par les exportations, ainsi qu'aux redevances et à l'impôt sur les sociétés, la phase 1 devrait à elle seule rapporter entre 2 et 4 milliards de dollars de recettes directes sur toute sa durée. Cela se traduit par de nouveaux avantages économiques pour le Sénégal. Selon le FMI, le Sénégal connaîtra un taux de croissance estimé à 10,1 % en 2025 et verra son inflation diminuer de 2 %. Les projections de croissance pour 2024 sont estimées à 7,1 %, contre 3,8 % pour la moyenne de l'Afrique subsaharienne, en grande partie grâce à des projets tels que Sangomar. Globalement, le gouvernement prévoit que l'industrie pétrolière et gazière produira plus d'un milliard de dollars par an au cours des trois prochaines décennies.
Quelle est la prochaine étape pour le Sénégal ?
Outre le projet pétrolier de Sangomar, le Sénégal dispose d'une solide gamme de projets de GNL à l'horizon. Il s'agit notamment du projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA), développé par les majors de l'énergie bp et Kosmos Energy, qui prévoit une première production de gaz d'ici la fin de l'année 2024. Le projet est situé à la frontière maritime du Sénégal et de la Mauritanie et devrait produire 2,5 millions de tonnes de GNL par an au cours de la première phase, la production étant entièrement destinée à l'exportation, principalement vers l'Europe. Le projet GTA devrait générer des recettes nettes de 14 milliards de dollars sur 30 ans.
Par ailleurs, le bassin sénégalais, encore largement inexploré, présente un potentiel important pour l'exploration et la production d'hydrocarbures. Les découvertes notables de gaz à Teranga-1, Yakaar-1 et Yakaar-2 sont estimées à 32 billions de pieds cubes. Kosmos Energy développe actuellement la phase 1 du projet Yakaar-Téranga pour produire 150 millions de pieds cubes par jour pour l'approvisionnement en gaz domestique. TotalEnergies a également identifié des pièges à hydrocarbures potentiels grâce à l'acquisition de données sismiques 3D dans son bloc offshore de Rufisque.
Au fur et à mesure de la mise en œuvre des projets, les revenus du secteur pétrolier et gazier offrent une opportunité cruciale d'accélérer le développement du Sénégal en stimulant l'investissement public. Pour se préparer, le nouveau gouvernement, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, s'est engagé à revoir les contrats pétroliers et gaziers avec les compagnies étrangères tout en révisant le cadre de gestion de ces revenus. Actuellement, les revenus extractifs du Sénégal sont acheminés par le biais du budget général, mais le pays est en train d'élaborer de nouvelles règles fiscales afin d'épargner une partie de ces fonds pour les générations futures par le biais d'un fonds de stabilisation. La croissance du secteur dépendra de la réussite de la mise en place d'un fonds de stabilisation.
La conférence et l'exposition MSGBC Oil, Gas & Power 2024, qui se tiendront à Dakar les 3 et 4 décembre, mettront en lumière les nouvelles opportunités du secteur extractif sénégalais, en réunissant les parties prenantes locales et les investisseurs internationaux. En tant que seul événement énergétique représentant l'ensemble de la région, la conférence constitue une plateforme de premier plan pour signer des accords et faire avancer des projets.
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