Développement du gaz, des énergies renouvelables et des capacités locales : principaux enseignements tirés du MSGBC 2025
De retour à Dakar pour sa quatrième édition, la conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2025 a réuni la semaine dernière les gouvernements régionaux, les entreprises énergétiques internationales et les financiers à un moment charnière pour les États producteurs émergents d'Afrique de l'Ouest. Organisée sous le thème « Énergie, pétrole et mines en Afrique : synergie pour un développement économique inclusif », l'événement s'est concentré sur la traduction des récentes avancées en matière de production en investissements à long terme, croissance industrielle et sécurité énergétique régionale.
Avec les premières livraisons de gaz provenant du projet GNL Greater Tortue Ahmeyim et les premières livraisons de pétrole provenant du champ Sangomar au Sénégal, l'attention se tourne désormais vers la prochaine vague de développement : l'expansion de la production de gaz, l'accélération des initiatives en matière d'hydrogène vert et le développement des énergies renouvelables pour l'accès à l'énergie au niveau national et régional. Pendant trois jours, les parties prenantes ont exploré des stratégies visant à mobiliser des capitaux, à faire progresser l'exploration en eaux profondes et à mettre en œuvre des cadres locaux en matière de contenu et d'infrastructures qui transforment la croissance énergétique en emplois, en capacité industrielle et en valeur économique tangible.
Augmenter la production de gaz et faire avancer les projets de phase deux
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a ouvert la conférence en exhortant les pays africains à passer résolument de la planification à l'exécution, en mettant l'accent sur les investissements qui favorisent l'industrialisation et la création d'emplois parallèlement à l'exploitation des ressources. Les ministres du Sénégal, de Mauritanie, de Gambie, de Guinée-Conakry et de Guinée-Bissau ont souligné que les réformes réglementaires, l'accès équitable à l'énergie et la gestion durable des ressources constituaient des priorités immédiates.
Les besoins en investissements sont considérables : la Society of Petroleum Engineers Senegal estime que l'Afrique aura besoin d'environ 375 milliards de dollars au cours des 10 à 12 prochaines années pour développer pleinement ses ressources en gaz naturel. L'exploration en eaux profondes s'accélère, les parties prenantes visant des profondeurs de forage pouvant atteindre 4 000 mètres d'ici 2030. Par ailleurs, Woodside Energy a annoncé que la production de Sangomar avait déjà dépassé les 50 millions de barils, ouvrant la voie à la deuxième phase de développement.
Accélérer la croissance de l'hydrogène vert et des énergies renouvelables
Parallèlement à la croissance tirée par le gaz, la région du MSGBC s'efforce de plus en plus de diversifier son mix énergétique. La Mauritanie vise à devenir une plaque tournante mondiale de l'hydrogène vert, avec un objectif de production de 12,5 millions de tonnes d'ici 2035 grâce à des projets tels que AMAN et Megaton Moon. S&P Global Energy a également identifié le bassin comme une frontière prometteuse pour le développement de l'hydrogène blanc. Les parties prenantes ont mis l'accent sur le développement à grande échelle des solutions de conversion du gaz en électricité, de l'énergie solaire et de la cuisine propre afin d'élargir l'accès à l'énergie dans toutes les communautés et de renforcer la résilience énergétique régionale.
Cette initiative reflète un changement stratégique visant à exploiter à la fois les ressources énergétiques traditionnelles et propres afin de répondre à la demande intérieure croissante, tout en positionnant la région comme un acteur compétitif sur les marchés énergétiques mondiaux émergents. En intégrant les énergies renouvelables aux infrastructures gazières, les pays du MSGBC peuvent renforcer leur sécurité énergétique, réduire leur intensité carbone et attirer des investissements diversifiés dans le secteur énergétique.
Investir dans les capacités et les infrastructures locales
Le contenu local et les infrastructures restent essentiels pour maximiser l'impact économique. Les entreprises ont souligné la nécessité de disposer de réseaux intégrés de raffinage, de pipelines et de logistique afin de capter la valeur ajoutée dans le pays et de soutenir l'industrialisation. Le développement de la main-d'œuvre, les programmes de formation et les partenariats avec les fournisseurs locaux ont été soulignés comme essentiels pour renforcer les capacités à long terme.
Les performances environnementales s'améliorent également parallèlement à la croissance industrielle. SEPCO a indiqué que 99,6 % du traitement des déchets est désormais effectué dans la région, ce qui réduit la dépendance vis-à-vis des exportations et démontre un engagement en faveur d'opérations durables. En investissant dans le capital humain et les infrastructures, le bassin MSGBC vise à convertir les projets énergétiques en résultats tangibles, notamment la création d'emplois, la diversification industrielle et le renforcement de l'autonomie régionale.

