«Permettez-moi, au nom du ministère de l'Énergie, du Pétrole et des Mines, d'exprimer tout d'abord notre fierté ici à Dakar d'avoir accueilli cet événement historique au cours des trois derniers jours », a déclaré Ibrahima Noba, directeur de l'Exploration et de la Production au ministère de l'Énergie, du Pétrole et des Mines du Sénégal, lors de la cérémonie de clôture. « Notre capitale s'est animée grâce aux débats, aux échanges et aux réunions qui ont façonné une vision commune de l'avenir énergétique de notre région et de notre continent. »

L'un des thèmes centraux de l'édition de cette année était la souveraineté énergétique africaine. Dans son discours du 9 décembre, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a exhorté les nations africaines à prendre le contrôle de leur avenir énergétique, soulignant que le développement des ressources doit se traduire par des emplois locaux et des industries compétitives à l'échelle mondiale. Ce message a trouvé un écho dans les sessions consacrées à l'intégration régionale et à la durabilité à long terme.

Plusieurs développements marquants ont été dévoilés lors du salon MSGBC Oil, Gas & Power 2025. La société d'exploration et de production pétrolière Woodside Energy a confirmé une étape importante dans la production du champ phare de Sangomar au Sénégal, avec plus de 50 millions de barils de pétrole produits, consolidant ainsi le statut du pays en tant que nouveau producteur de pétrole. Le Sénégal a également annoncé qu'il allait commencer la construction d'un réseau national de gazoducs avant la fin de 2025 afin d'étendre l'accès à l'énergie, la production d'électricité et la croissance industrielle dans toute l'Afrique de l'Ouest.

La Mauritanie a réaffirmé son ambition de devenir un leader mondial dans le domaine de l'hydrogène vert, alors que le développeur d'hydrogène vert CWP Global a appelé à une approbation rapide de l'accord avec le gouvernement hôte pour le projet AMAN, qui s'inscrit dans l'objectif du pays de produire 12,5 millions de tonnes par an d'ici 2035. Parallèlement, la Gambia National Petroleum Corporation a révélé qu'elle avait pris le contrôle d'un nouveau bloc onshore et qu'elle préparait une stratégie pour faire progresser l'exploration et les partenariats.

Parmi les autres faits marquants, citons l'approbation par le Sénégal de sa contribution financière à la Banque africaine de l'énergie, dont le budget est estimé à 5 milliards de dollars, l'intérêt croissant pour les investissements en amont suite à l'entrée du géant énergétique Chevron en Guinée-Bissau, et les appels renouvelés, lancés par des experts du secteur, en faveur d'une mise à jour des cadres réglementaires afin de stimuler les capacités de raffinage régionales.

La conférence a été marquée par une cérémonie de remise de prix récompensant les entreprises et les institutions qui font progresser le secteur énergétique dans la région du MSGBC. Les honneurs ont été décernés à Gorée Offshore-Sénégal pour l'excellence de son contenu local, au ministère de l'Énergie de Guinée-Conakry pour son leadership dans le domaine des énergies renouvelables et à la direction de l'hydrogène à faible teneur en carbone de Mauritanie pour avoir fait progresser l'une des feuilles de route les plus ambitieuses au monde en matière d'hydrogène vert. D'autres prix ont récompensé le leadership exceptionnel dans le secteur en amont, notamment Cany Jobe, directrice de l'exploration et de la production à la Gambia National Petroleum Corporation, pour son rôle pionnier dans le développement des ressources.

Fort de la dynamique et des idées partagées lors de la conférence de cette année, Noba a annoncé avec optimisme que la prochaine édition du MSGBC Oil, Gas & Power se tiendra à nouveau à Dakar du 1er au 3 décembre 2026. Le prochain événement vise à renforcer davantage la collaboration entre les gouvernements, les investisseurs et les acteurs du secteur, en favorisant le développement durable, l'innovation et la participation locale.